19 sept. 2011

Faut-il craindre la crise d’adolescence ?


Autant vous prévenir tout de suite, Tati a vécu la crise d'adolescence : la sienne et celle de ses proches et de ses copines. Tati n'a pas subi la crise d'adolescence : les enfants de Tati n'en sont pas encore là. (Quoique parfois, Tati se pose la question).

Manifestement la vie de l'être humain disposant du minimum de confort lui permettant de s'interroger sur ce type de question, est traversée de crises successives : les 9 mois, les 3 ans, l'adolescence, la quarantaine. En même temps, Tati a tendance à penser (enfin quand elle n'a rien de mieux à faire) que la crise est à l'humain ce que la révolution est à la société :  un mouvement d'opinion amenant, ou tentant d'amener, un changement brusque et en profondeur dans la structure politique et sociale d'un état/d'une famille, et qui se produit quand un groupe se révolte contre les autorités en place et prend ou tente de prendre le pouvoir.

Autrement dit, si votre enfant traverse la crise d’adolescence, c’est bon signe (si, si) : il mature, il s’émancipe.

Tati est très fière d'être arrivée à cette conclusion. Reste à en tirer les conséquences pratiques.


Il conteste l’autorité (pourtant si naturelle) du Parent et teste les limites de l’interdit, quand il ne les franchit pas avec allégresse).

Il trouve tout (et surtout tout ce qui émane du Parent) nul, chiant, trop pourri, trop naze.

Il est tout mou : il veut pas se lever, il veut pas se laver, il veut pas se bouger. Non, il veut pas mettre la table. Non, il veut pas aller déjeuner chez Papi et Mamie dimanche. Et non, il veut pas aller à votre expo pourrie sur les pré-Raphaëlites.

Il cultive le secret.

Il est mal dans sa peau (grasse) à cause de son physique ingrat.

Il se cherche, tout en pensant qu’il a déjà tout vu, tout entendu et tout connu.

Or, dans le même temps, le Parent lui a déjà plusieurs crises à son actif et quelques années de sommeil à rattraper.

Il estime avoir une autorité naturelle.

Il n’est pas (plus) patient. Mais alors pas (plus) patient du tout.

Il est sur le pied de guerre à 8h tapantes (grâce aux réveils matinaux de l’Enfant au cours de 15 années qui ont précédé).

Il pense qu’il a déjà tout vu, tout entendu et tout connu.

Et comble de tout, il CROIT être cool et il CROIT connaître son Ado (qu’il voit d’ailleurs encore comme son tout piti Bébé)

CQFD : c’est non seulement la crise mais un véritable clash des titans.

Afin d'éviter ou de limiter la violence lors de ce clash, il convient de tenter d'établir le dialogue entre les autorités en place et le groupe des révoltés (oui, car le Parent peut avoir à gérer plusieurs Ados simultanément). Le groupe établit généralement sa spécificité par une série de règles et un langage qui lui est propre. On tâchera ainsi d'apprendre discrètement des bribes de ce dialogue.

Mais on ne l'utilisera pas. En effet, le Parent qui parle Jeune a toujours l'air naze. Si. Parce que c'est comme quand un député de droite se met à parler de social : ça énerve le groupe d'en face. Et vice versa, Tati ne faisant pas de politique.

On ne s'en servira que pour essayer de comprendre le Révolté. Ainsi, une besta est quelqu'un que l'Ado femelle apprécie. Une biatch, quelqu'un que l'Ado femelle n'apprécie pas. Le cousin est un individu apprécié de l'Ado mâle. L'individu mâle non apprécié est généralement qualifié de noms reconnaissables sur lesquels Tati ne s'attardera donc pas. Pour plus d'information sur ce dialecte, Tati vous invite Chers Lecteurs, à vous référer à des sources plus fiables qu'elle.

Une fois (n'est pas coutume) le dialogue ouvert avec le Révolté, il convient d'essayer de communiquer avec lui/elle.

Pour cela, Tati ne saurait trop recommander la lecture (Tati ne fait pas de politique mais Tati fait de la promo) de manuels de communications non violente. Une fois analysé la situation, avoir établi que l'on entendait l'opposant, et essayé de déterminer ses besoins, il peut être envisagé de lui apporter une réponse, sinon positive, au moins recevable :

- « Non mon Chéri, 13 ans ne me paraît pas l’âge approprié pour que tu prennes un appart avec ta copine Cookina et que tu arrêtes le collège pour manager un groupe de hip-hop. Mais par contre, si tu veux tu peux aller chez Cookina pour le goûter samedi et on insonorisera la cave pour vos répèt’». 

Reconnaissons que, de même que pour le caprice, l'Ado demeure plus facile à gérer si le Parent est en bonne forme physique et mentale, que s'il rentre d'une journée très longue.

Sachez toutefois que certains parents échappent à ladite crise, celle-ci n'est donc pas une fatalité (Tati le tient de la source sûre de sa belle-mère), qu'elle est plus violente quand on a des filles (ou inversement … Tati est moins sûre de cette source qu'elle tient de sa propre mère) et qu'elle finit par passer (en général).  En attendant, il existe de très bonnes marques d'anxiolytique et d'antidépresseurs.

Et puis dites-vous qu'un jour, ils seront à votre place.

Mais ne le leur dites pas, c'est la surprise ! [MOUWAHAHAHA !!]

1 commentaire:

  1. Chère Tati,

    Je crois que mon ado fait une crise en douce... Il ne dit rien. Se lave. N'a pas de copines (les filles C nul ?!?). N'écoutes plus la même musique que moi et à encore plus envie que moi de faire taire le petit frère aux 10000 questions/minutes !
    Dois-je craindre une crise plus violente plus tard ??
    Il a l'air si parfait vu de l'extérieur mon ptit cœur à moi d'1,85m avec sa grosse voix...
    Je vais me méfier et reste à l'affut d'un signe de rébellion quelconque, que je vais devoir tenter de tuer dans l'œuf.
    A bientôt...

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