28 oct. 2011

Faut-il croire au Prince Charmant ?














Tout a déjà été dit ou presque sur le sujet que ce soit par Bettelheim ou par des féministes. Et pourtant, les filles continuent d'y croire. MORDICUS. Est-ce à dire que les garçons ne croient pas à la princesse charmante ? Ah, ça c'est de la vraie question !

Bon, prenons les choses une par une (non, ce n'est pas une référence sexuelle).

D’abord, Fille. Un jour elle a trois ans. Et là, *POUFF*, elle décide qu'elle est une princesse. Ok, pas toutes les petites filles. Certaines décident qu'elles, elles sont Spiderman. La majorité de la petite fille de trois ans toutefois, pour ce que Tati a pu observé, s'auto-sacre princesse. Elle oedipe (oui, c'est un verbe) plus ou moins sur papa immédiatement sacré prince. Et déclare maman, marâtre ou reine. Au choix. Selon si elle est d'humeur bienveillante ou pas.

Pendant ce temps, Garçon est un robot. Ou un chevalier. Ou un pirate. Tati ne vous cache pas qu'il a l'air d'une andouillepetit ange, mais c'est tout de même plus pratique pour sortir faire des trucs, et puis surtout ce qui compte, c'est l'épée, le reste peut se négocier.

Jusque là, vous galérez un peu au niveau de la sortie au parc en robe à crinolines, mais vous gérez.

Plus tard, vient la crise d'adolescence.

C'est le moment où Garçon devient crapaud (rapport aux pustules qui fleurissent sur son joli visage blême, naguère pourtant rose et doux). Conscient de ce physique disgrâcieux, il est prêt à embrasser n'importe quoi (et plus si affinités) : même si ça ne le tire pas de sa condition de crapaud, on ne pourra pas lui reprocher de ne pas avoir essayé.

Fille se fait un rivaille-veule conte de fées en tombant amoureuse de tous les crapauds qui font mine de ne pas s'intéresser à elle. Car la princesse du haut de sa tour n'est attirée que par l'inaccessible.

Entre les rendez-vous chez le dermato de Garçon et les rendez-vous chez le gynéco de Fille, les crises de larmes autour du dernier crapaud chevelu et la musique à fond dans la chambre à porte fermée parce que "TOUTES FACON LAISSES TOMBER TU PEUX PAS COMPRENDRE !", vous gérez toujours. Plus ou moins.

Ensuite, encore plus tard, les mouflets prennent enfin leur envol.

Garçon ne vous présente pas à ses conquêtes. Vous supposez que le fait de l'avoir appelé "mon Bo - Bun" devant la dernière qu'il vous a présentée y est peut être pour quelque chose... (oui, c'est un plat de nouille avec un petit nem, mais ce n'est pas de votre faute si vous trouvez ça plus mignon que Phad Thaï ou cassoulet !). Un jour Garçon vous présentera Future Belle-Fille. Vous préférez ne pas y penser. Lui non plus. Ca tombe bien.

Après plusieurs Crapauds plus ou moins pustuleux, Fille finit par vous présenter Prince Charmant avec qui elle a décidé de passer sa vie et de fonder une famille. Selon vous, Prince Charmant ne se distingue des crapauds précédents que par le sourire béat qu'il éveille chez Fille dès qu'elle pose les yeux sur lui. Mais bon, c'est Princesse qui choisit après tout. Ce que Fille ne sait pas c'est que Prince Charmant n'a pas l'intention de s'arrêter à la première princesse venue. Fût-elle la vôtre. Evidemment, lorsque Prince Charmant Crapaud n°5 largue Fille, votre politique de non interventionnisme bienveillant commence à se fissurer sévère.

Attention : Crapaud n°5 peut redevenir Prince Charmant à tout moment, il convient donc d'éviter de l'insulter trop violemment, ou d'envoyer Tonton Julot lui dire votre façon de penser à tous les deux (d'autant plus quand Crapaud Charmant est prof de Krav Maga).

C'est en raison de ces parcours d'expérimentation si différents que Garçon et Fille arrivent à l'âge adulte avec des attentes nécessairement différentes rapport au conte de fée. De là naît souvent une incompréhension majeure au sein de nombre de couples.

Le moment du Bon Conseil de Tati Julotte, c'est maintenant.
Dites vous, Chère Lectrice, et faites le savoir aussi vite que possible à Fille : le prince charmant existe sans doute quelque part.

MAIS (oui, vous aussi vous avez remarqué qu'il y a toujours un mais) ... attention ... ça vient ... Tadaaaaaaaaaaaaaaa :

Le prince-charmant-de-la-vraie-vie ne cumule pas nécessairement le charme de George Clooney, la fortune de Warren Buffet, l'humour de Billy Cristal, et la capacité d'écoute de votre psy.

Le prince-charmant-de-la-vraie-vie laissera traîner ses chaussettes, râlera de manière inconsidérée quand il sera malade, passera beaucoup trop de temps devant le foot/le rugby/sa console de jeux. Il oubliera sans doute votre date d'anniversaire, et ne pensera pas toujours à vous dire à quel point il vous trouve formidable.
Mais l'essentiel n'est pas là. Le prince sera charmant s'il sait vous aimer chaque jour et du coup vous rendre heureuse. Tout simplement.


PS : Attention : Tous les crapauds n'ont pas la capacité de se transformer en Prince Charmant. Certains filent juste de l'herpès. Donc n'embrassez pas n'importe quoi non plus.

La semaine prochaine, Tati vous dira pourquoi les femmes sont chiantes.

24 oct. 2011

Vont-ils un jour cesser de se chipoter ?















- "MAMAAAAAAAAAN ! NANO JULOTTE ARRETE PAS DE ME PIQUER MON SURFER D'ARGENT !"
- "MAMAAAAAAAAN ! MICRO JULOT M'A FERME LA PORTE SUR LE PIED ET IL M'A NIQUE MON VERNIS A ONGLES !"
- "MAMAAAAAAAAAAAAAAAN ! NANO JULOTTE A DIT UN GROS MOT !"

Bon, Tati arrête ici mais vous aurez saisi le tableau. De Munch. Le Cri. Pas les Nymphéas. De Monet. Vous respirez à fond, une fois, deux fois. A la troisième respiration à fond, vous hyperventilez, avez la tête qui tourne, vous levez, vous cognez le petit doigt de pied (qui continue d'exister en dépit de toutes les théories darwiniennes en cours) sur le pied du lit qui traîne au milieu de votre chambre, et après moult explétives, vous rendez aux sources du bruit pour constater les dégâts, évaluer le pourcentage en pertes humaines et dommages collatéraux, avant de décréter d'une voix ferme et forte que :

- "BON, CA SUFFIT MAINTENANT ! MICRO TU RETOURNES DANS TA CHAMBRE ET TU FAIS TES DEVOIRS ! NANO, TU LAISSES LE SURF D'ARGENT DE MICRO ET TU VAS DANS LA CUISINE METTRE LA TABLE !"

Que vous faites suivre, d'un tonitruant :


Oui, Tati prône la patience et le dialogue. Mais Tati n'est pas un Parent Parfait. Alors parfois, Tati craque. Oui, même Tati. Tati craque souvent d'ailleurs quand elle y pense :

"         Quand Micro chante comme une chèvre en boucle un mot qui sonne bien mais n'a aucun sens (Tati s'est chronométrer, elle tient 7 mns, et vous ?)
"         Quand Nano décide de sortir jouer au foot en robe longue à froufrous en dentelles un lendemain de pluie (Tati n'a pas eu le temps de se chronométrer sur ce coup là)
"         Quand Micro décide de vérifier jusqu'à combien il sait compter sans se tromper (Tati tient jusqu'à 318 deux fois)
"         Quand Nano joue à répéter tout ce que Tati dit (à égalité avec ajouter "poil au zizi" à la fin)

Mais le winneur du Palmarès c'est quand les enfants se chipotent, se chamaillent, s'énervent mutuellement, pour le simple plaisir de prendre les nerfs de Tati Julotte pour des cordes de guitare trop tendues.

Ca commence toujours plutôt innocemment : vous êtes tranquillement en train de faire un truc d'adulte (genre : voir combien de cacahuètes tiennent dans votre bouche sans les mâcher, combien de m&ms vous pouvez lancer en l'air et attraper au vol pour les manger sans mourir étouffé, essayer de trouver une idée d'article pour votre prochain post,...). Vous profitez d'un moment de calme et de sérénité. Vous entendez les Enfants jouer. Ca parle. Ca parlemente. Un petit cri. Un deuxième. Et c'est l'escalade.

Au début, on est tenté de ne pas intervenir.

Idée magique : si moi, adulte, je n'interviens pas, les Enfants vont s'autoréguler et trouver eux-mêmes une solution. Ca développe leur autonomie. Je suis un bon Parent.

La réalité ? L'état de nature, la loi du plus fort ou de celui qui crie le plus fort.

Du coup, vous l'aurez compris, Tati préconise plutôt l'interventionnisme. Quelques idées :

&         On attend une différence d'âge d'au moins 5 ans entre les deux pour limiter les dégâts de la jalousie.
&         On ne compare pas les enfants. Comparer c'est le mal.

&         On essaie de les séparer le plus possible en fonction de l'espace disponible.

&         On mise beaucoup sur le langage et la communication non violente.

Et si rien de tout cela ne fonctionne, on organise un tournoi à mort et on garde le vainqueur.

D'une manière générale, ce n'est pas grave : les Enfants ne sont pas obligés de s'aimer, ni de s'entendre parfaitement. En revanche, ils ne doivent pas s'entretuer (non, ils ne doivent pas). Et surtout, au grand surtout, ils ne doivent pas vous déranger tout le temps pour n'importe quoi. C'est une règle impérative que vous devez leur inculquer très vite. Sous peine d'atroces souffrances...

17 oct. 2011

Dis Tati, c’est comment d’accoucher ?












Tati note dans les yeux de certains d’entre vous l’effarement du lapin devant les phares de la voiture, alors que les plus lâches ont déjà lâché l’affaire… et un ou deux semblent vaguement excités là dans le fond : pas la peine, on va pas parler de cul !

Rassurez-vous : Tati tient toujours ses promesses. Elle ne compte pas vous infliger par le menu le déroulement de ses accouchements. Loin de Tati l’insensibilité qui risquerait de heurter la nullipare ou la primipare gravide. D’autant que pour la primipare gravide, c’est malheureusement trop tard (MOUWAHAHAHA !! )

Tati trouve toutefois, que c'est dégueulasse de mentir aux femmes en leur faisant croire que l’accouchement n’est qu’une promenade de santé et le plus beau jour qu’elles connaîtront de leur vie. Oui, comme pour le morceau de Cosmos dans l’œil, pareil.

Afin donc de rétablir la Vérité, Tati va faire péter les scoops :

1. Accoucher, ça fait mal.

Pour mémoire, il s’agit d’expulser de votre corps un gigot de 3kg environ. Ca peut parfois être moins mais aussi beaucoup plus. Alors, sortir une pastèque par un trou prévu maxi pour un oeuf, oui ça fait mal.

Oui, même quand c’est une césarienne. Pour mémoire, la césarienne consiste à ouvrir le ventre de la parturiente après l'avoir plus ou moins droguée.

Oui, même si vous demandez la (sainte) péridurale : "Mais oui, dès que vous serez à 5 cms, ne vous inquiétez pas Madame, on vous la posera tout de suite !"

Quant à celles qui disent qu’elles n’ont ressenti aucune douleur, oui, il y en a. Des gagnants du loto aussi. Mais beaucoup plus.


2. Accoucher c’est comme un film gore, mais avec des enfants dedans.

A sa sortie, le gigot de plus ou moins 3 kilos, ne ressemble pas à son image d'Epinal. Nan parce que ça sort quand même d'un endroit rempli de trucs dégueu. Et oui, en plus le bébé, il fait caca dans le ventre de la maman. Du coup, le gigot à sa sortie, il pue, il est tout fripé, un peu gluant, et vaguement poilu.

Mais une sage-femme peut le nettoyer avant de vous le coller au sein (ou sur la figure si vous avez eu une césarienne). Mais pas nécessairement.

Du coup, si vous optez pour un accouchement à la maison, pensez à bien bâcher la pièce. Ou à contacter Valérie Damidot pour un total relooking (oui du coup le carrelage sera déjà repeint en rouge, ça fait gagner du temps à Valérie).

Et comme elle vous aime bien, Tati ne vous parlera pas : de la taille de l’aiguille de la péridurale, ni de l’épisio, ni des forceps (parfois sobrement nommés spatules), ni du méconium.
Elle précisera toutefois à toutes fins utiles que les 30kg accumulés pendant la grossesse ne disparaissent pas par enchantement pendant l'accouchement et que le ventre distendu ne se retend pas non plus instantanément.

3. Accoucher c’est aussi perdre toute notion d’amour propre.

Déjà pendant la grossesse, la femme enceinte se soumet à un nombre incalculable d’examens et analyses en tout genre. Elle est également conduite à raconter les moindres détails de son intimité à une ribambelle de médecins, sages-femmes, échographes, et autres infirmières. Et ça, c'est uniquement si elle n'a pas de difficulté à concevoir.

A la maternité ensuite, son vagin, ses seins et autres parties de son corps qu’elle ne serait pas naturellement encline à exhiber publiquement, sont examinés plus attentivement que la Joconde elle-même.

Et si elle parvient à sauvegarder son intimité (chapeau !), sa dignité risque malgré tout d’en prendre un sérieux coup.

Ce n’est pas tant que la femme hurle comme un cochon qu'on égorge pendant l’accouchement (parce que la parturiente peut mettre bas dans la dignité) mais elle peut en vrac : raconter des blagues stupides sous l’emprise d’un anesthésiant trop fortement dosé, pleurer, insulter, rire de manière incontrôlable, implorer, ou devenir toute bleue à force de pousser en oubliant de respirer.


Tati vous épargnera les autres petits incidents humiliants pouvant se dérouler au cours de l’accouchement. Elle laissera vagabonder votre imaginaire fertile.

Tati a ainsi eu l'occasion de noter que si les obstétriciens avaient un bon niveau en séries de science-fiction, les anesthésistes avaient eux des méthodes assez expéditives pour faire taire les parturientes un peu trop bavardes.


4. Accoucher, ça ne se prépare pas en suivant des cours théoriques.

Bon, allez, juste pour rigoler, florilège des plus belles perles entendues en cours dits de "préparation à l'accouchement" :

- "Euh... c'est où l'utérus en fait ?" (oui, il y a des DTC qui se perdent)
- "Mais comment il fait pour faire caca le bébé dans le ventre ?" (comme tout le monde, il pousse !)
- "De toutes façons, c'est pas comme si un bébé, ça allait changer ma vie ?!" (ben, nan, y a qu'à lire Tati Julotte pour s'en rendre compte)
- "Et ça a quelle autonomie ?" (certaines risquent d'être déçues quand elles s'apercevront qu'elles n'ont pas accouché d'un Iphone 4)
- "Qu'est-ce que je fais, si au milieu de l'accouchement, je me rappelle plus du cours ?" (tu prépares une antisèche au cas où ?)
- "Et si on n'a pas mal, est-ce qu'on est obligé de prendre les comprimés de péridural quand même ? Parce que je trouve que les médicaments, c'est pas très bon pour le bébé..." (nan, je préfère ne rien dire)
- "Comment ça, il y a deux trous ?" (oui, nan, non plus)

En cours, on vous apprend la théorie.

Dans la vraie vie, on a un peu de mal à se souvenir de la théorie parce que la pratique peut prendre du temps... ou ne pas du tout avoir le moindre rapport.
En gros, l'accouchement, ça peut être le plus heureux moment de votre vie, Lectrice. Ca peut aussi être le plus beau. En tout état de cause, gardez en mémoire cette beauté et ce bonheur à venir, ça vous aidera à supporter l'humiliation et la perte de toute dignité, la douleur et les odeurs qui le précèdent... Enfin, Tati dit ça et elle a plusieurs enfants, alors...

14 oct. 2011

Dis Tati, est-ce que l'Amour, c'est pour la vie ?








« Promettez-vous de vous aimer, de vous respecter et de vivre ensemble dans la vérité, de demeurer attachés l’un à l’autre dans les bons et les mauvais jours, dans la prospérité, et la détresse, dans la santé et la maladie, et de demeurer fidèles jusqu'à ce que la mort vous sépare ? »

Quelle petite fille n’en a pas rêvé, des paillettes dans les yeux et le ultra brite aux lèvres, sur un fond de musique à la con de conte de fée, ou plus tard, de comédie romantique ?

Ahhhh ! si tout était aussi beau et simple qu’une pub Ricoré : s’aimer, se marier (ou équivalent), avoir beaucoup d’enfants (oui c’est antinomique avec l’idée du bonheur, Tati en convient, mais on fait comme si) … et finir tous les deux à bouquiner au coin du feu, la charentaises pendouillante, entre les feux de l’amour et la rediff de Derrick.

Oui. ET LE SCOOP DU JOUR, vous l’attendiez, il arrive, le voilà attention…. Tadaaaaaaaa :

En vrai, la vie c’est pas comme dans les films.

Ben nan. Parce que déjà, chacun arrive dans le couple avec sa personnalité et ses habitudes (oui, et ses casseroles) :

- Passion pour le foot, les jeux vidéos, les gadgets idiots, chaussettes qui traînent, incapacité à gérer la douleur, et incapacité à reboucher le tube de dentifrice.

- Passion pour les fringues, les sacs à main, les chaussures, obsession de la propreté et besoin de communiquer.

Un point commun toutefois : l’incapacité totale la grosse difficulté à accepter le compromis.

La Moitié de Couple (que nous appellerons le « MC ») traîne aussi un bagage plus ou moins volumineux : traditions familiales, famille, exs, et autres traumas.

Ensuite, les MC ont du mal à communiquer l’un avec le deux. C’est scientifique. Elle l’appelle, mais il n’entend pas. Il ne voit qu’elle, mais elle ne le voit pas…. Elle parle, Il n’écoute pas. Elle se tait, Il ne lit pas dans ses silences. Il se tait, Elle pense qu’il est insensible. Il parle un peu maladroitement, Elle le rembarre sèchement. Nan parce que le MC ne lit pas dans les pensées. C’est agaçant, mais c’est comme ça.

Et puis le MC doit faire face à un ennemi terrible et grave implacable : le Quotidien ! (*musique qui fait peur*).

Déjà, avec le temps, et même dans les couples les plus fusionnels, le MC s’aperçoit qu’il a évolué et pas l’autre… ou alors pas dans la même direction. Le MC traverse aussi des crises existentielles. Mais pas toujours en même temps.

En plus, à l’exception de Parent Parfait le MC doit toujours jongler laborieusement entre boulot, Enfants, Factures et Repassage. Du coup, le MC, fatigué, va avoir tendance à négliger son couple, à prendre les sentiments de l’autre pour acquis.

« Bon, alors, c’est pas possible le happily ever after, c’est ça ? »

Et ben, ever after, Tati peut pas vous dire, elle en est pas encore là. Mais si on se souvient que rien n’est jamais gagné d’avance, que l’autre ne lit pas dans les pensées, qu’il y a plus grave que de devoir apprendre aux chaussettes à aller toutes seules dans la panier de linge sale, en bref, si on y met du sien chaque jour (oui, oui chaque jour, sans exception), ben, c’est déjà un bon début.

10 oct. 2011

La Comparaison c’est le mal !









Pour une fois Tati ne se pose pas de question métaphysique, elle se contente de vous dire ce qu’elle pense.

La comparaisonïte aïgue frappe toutes les familles atteintes de jeunes enfants.
Tout le monde ressent le besoin d’apporter sa petite pierre à l’édifice : grands-parents, oncles, tantes, potes, collègues, voisin(e)s, boulangère, la mamie dans le TGV, etc.

Et Pourquoi ?

1) Pour frimer parce que les leurs sont mieux ! Tati vous l’a déjà dit.

2) Parce que c’est très difficile de ne pas comparer avec ce qu’on connaît pour se rassurer.

3) Parce que quand on vous ratatine les oreilles avec les exploits d’un autre, c’est quand même très compliqué de ne pas se fendre d’un contre-exemple et de se limiter à un « waaah, sensass ! Dis donc avec un talent pareil, il va sûrement devenir PDG du monde quand il sera grand ! Tu dois être tellement fière de lui ! ».

4) Parce que le primipare est angoissé pour l’Enfant. Il a peur que l’Enfant soit handicapé/attardé/malheureux. Il a peur de ne pas faire assez bien en tant que Parent. Alors il compare pour tenter de se rassurer, sur les capacités de l’Enfant, et sur ses capacités en tant que Parent.

- « Le mien sait écrire son prénom en attaché. »
- « Ouais mais le mien sait écrire son prénom ET son nom en attaché, en tenant son stylo avec les dents, debout sur une seule jambe. »
- « Ben le mien sait écrire son prénom ET son nom en sanskrit, en tenant son stylo avec les dents, debout sur une seule jambe et les yeux bandés. »
- «  Ben le mien sait écrire son prénom ET son nom en sanskrit, en tenant son stylo avec les dents, debout sur une seule jambe, les yeux bandés depuis qu’il a 9 mois. »

Nan, mais c’est bon !

Au final, les discussions sur les enfants prennent rapidement des tournures de concours de beauté canin matinées d’ « Incroyable talent »:

En plus, sérieux, attention, Tati va encore faire péter ZEU scoop : … suspense ... roulements de tambours… Tadaaaaa !

Sauf maladie ou handicap majeur, tous les enfants finiront par marcher, avoir des dents et faire leurs besoins dans les toilettes (ou pas loin des toilettes si ce sont des garçons). {Honnêtement, si une maman se vante que son fils fait caca tout seul, demandez lui quel âge il a avant d’être impressionné : s’il a 27 ans, c’est pas nécessairement un exploit. Oui, même pour un garçon}.

L’âge auquel l’Enfant maîtrise telle ou telle fonction motrice ou verbale ne préjuge pas nécessairement de son intelligence ou de ses compétences futures. Son physique également peut changer. 
On peut être dentiste alors qu’on n’a eu toutes ses dents de lait qu’à 3 ans. Et on peut même être heureux avec des dents de lait à 35 ans.
On peut être champion olympique de 400 mètres alors qu’on n’a su marcher qu’à 2 ans.
On peut être un génie alors qu’on n’a su parler qu’à 3 ans.
On peut avoir eu toutes ses dents à 12 mois, su marcher à 9 mois, et su parler à 6 mois et finir SDF.

Rappelons nous toujours les paroles du poète et que tous les enfants sont différents et grandissent à des rythmes différents.

Comparer, c’est non seulement con mais en plus ça ne sert à rien (comme c’est souvent le cas avec les trucs cons d’ailleurs). Tati vous l’a déjà dit : l’Enfant des Autres sera par définition toujours mieux que le votre !

Alors ne vous épuisez plus à comparer (le Gens continuera de le faire pour vous). Contentez-vous d’aimer votre petit boulet d’amour tel qu’il est. De toutes manières, c’est forcément le meilleur vu que c’est vous qui l’avez fait !

7 oct. 2011

Faut-il finir son assiette ?









- « Finis ton assiette !
- « Mais j’en veux plus !
- « Allez, pense aux ptits n’enfants qui meurent de faim et finis ton assiette ! »

Si vous aussi vous avez eu droit à ce magnifique refrain, osez dire que vous n’avez pas eu envie de répondre :

- « Ben justement, on n’a qu’à la leur donner ! »
- « Moi, penser à la famine, ça me coupe l’appétit »
- « Et si je finis mon assiette, ils auront plus à manger les ptits n’enfants ? »

Ben oui, parce que franchement : Tati peut comprendre que gâcher de la bonne nourriture alors que des gens meurent de faim dans le monde, ce soit culpabilisant. En même temps, si ça peut surprendre le cuisinier/la cuisinière la première fois, au bout d’un certain temps, si le cuisinier/la cuisinière ne sait toujours pas doser ses quantités de bouffe, Tati voit pas bien pourquoi ce serait à celui/celle qui a assez mangé, de finir son assiette à peine de culpabiliser.

Parce que le schéma est vrai avec l’enfant, mais il se reproduit avec l’invité :

- « Vous reprendrez bien des gencives de porc au jasmin ? Allez, allez, vous n’allez pas me laisser ça ! »

Ben si en fait, parce que ce n’est pas parce que c’est fête qu’on va se faire vomir ensuite en fait, ou que notre estomac va se mettre à croître d’un coup. Et pis insister, c’est mal élevé. Et puis surtout, Tati soupçonne que la maîtresse de maison voudrait qu’on nettoie l’assiette pour qu’elle ait moins de vaisselle à faire ensuite.

Vous croyez qu’il s’agit d’une phrase d’un autre âge ? et bien non, il y a même des livres pour enfants là-dessus qui se vendent très bien.

Outre qu’il a été démontré à moult reprises que l’éducation par la culpabilisation n’est pas nécessairement une bonne idée.

Habituer l’Enfant à finir son assiette le conduira plus tard à :
- avoir du mal à faire un régime alors que sa santé (morale ou physique) en a besoin,
- prendre du poids, son estomac ayant été habitué à ignorer le sentiment de satiété,
- avoir envie de finir celle des autres, ce qui, en tant qu’invité peut être mal perçu, parce que l’idée d’une assiette pas finie le heurte au plus profond de son être.

Bien que nous soyons tous convaincus de cela, les résultats d’une étude menée au Québec par une organisation pour la nutrition des enfants démontre que « Alors que 100 % des éducatrices [jeunes enfants] sondées disent que l’appétit peut être très variable, d’un enfant à l’autre et d’une journée à l’autre, elles usent toutefois de plusieurs stratégies pour inciter les enfants à manger. En effet, lorsque mis en situation avec un enfant qui n’a pas terminé son repas ou déclare ne pas avoir faim, 8 % des éducatrices ont carrément dit demander à l’enfant de terminer son repas. 14 % utilisent plutôt le raisonnement (ex : manger tes épinards pour être fort) et 5 % utilisent une ruse (termine ton repas si tu veux aller jouer) pour inciter l’enfant à manger ».

Donc, non seulement c’est pas nécessairement une bonne idée mais en plus, ça incite à reproduire un schéma dont on ne sait plus vraiment à quoi il se réfère.


Donc, vous l’aurez compris, n’en déplaise à Nadine de Rotschild, Tati pense qu’il ne faut pas toujours finir son assiette. Ni celle des autres. Sauf si vraiment, vous avez faim ou que c’est très bon, mais là, c’est différent. Mais Tati pense que surtout, au grand surtout, [oui, ça se dit, c’est comme au grand jamais mais avec un surtout à la place] il ne faut pas forcer les autres à finir leur assiette.

3 oct. 2011

Peut-on être un parent parfait ?










*ENORME LOL*  Comment elle se marre trop Tati là !

La perfection c'est quoi d’abord ?

Tati ne fait pas de philo (non, non plus, non), mais globalement la perfection c'est ce vers quoi on aspire, on veut tendre, on veut aller... (oui, ou pas, merci, mais ce n'est pas le sujet). Donc pour Tati, la perfection c'est un peu comme le dernier point au bout de la ligne de pointillés vers lequel on voudrait que le curseur se place ---------------------------------------4

Parent Parfait est tout au bout de la ligne.

Parent Parfait s'occupe de ses enfants, sans jamais montrer le moindre signe d’épuisement ou d’agacement. Il jongle avec grâce et enthousiasme entre activités extrascolaires, goûters d’anniversaire et réunions de parents d’élèves.

Parent Parfait a une maison toujours impeccable. Jamais de linge sale qui traîne, des chambres impeccablement rangées et un salon digne de figurer en couverture du dernier Elle Décoration.

Bien entendu, chez Parent Parfait, toute la famille Parfaite dîne {on ne mange pas chez Parent Parfait, on déjeune, dîne, goûte ou soupe} chaque soir un repas équilibré et fait maison. Pour leurs anniversaires, les enfants Parfait soufflent leurs bougies sur un somptueux gâteau fait maison aussi et jouent à des activités prévues et organisées par Parent Parfait.

Et avec tout ça, Parent Parfait trouve encore le temps d’entretenir son couple : organiser un dîner surprise dans le dernier resto à la mode ; faire livrer des fleurs tous les matins ; camper toute la nuit devant l’Apple Store pour acheter l’iPad 12 le jour-même de sa sortie mondiale ; être toujours frais et dispo pour une discussion de couple et/ou une scène de cul torride. Parce que Parent Parfait a appris à ses enfants Parfaits à toujours frapper avant d’entrer dans la chambre des Parents et à respecter la vie privée des Parents. En plus Parent Parfait est un amant/maîtresse Parfait.


Parent Normal est quelque part sur la ligne.

Parent Normal s’occupe de ses enfants, et leur explique que parfois, il peut pas parce que là, il est pas à fond. Il jongle sans enthousiasme avec son boulot, ses potes, ses enfants, les potes de ses enfants et les réunions de parents d’élèves.

Parent Normal essaie d’apprendre à ses enfant que ranger sa chambre c’est une activité formidable. Et parfois, ça marche.

Bien entendu, chez Parent Normal, toute la famille mange dans le désordre le plus total, mais tout le monde mange et sort de table et parfois débarrasse même son assiette avant de retourner faire autre chose. Pour leur anniversaire, les enfants normaux sont contents d’avoir leurs potes à la maison.

Et avec tout ça, Parent Normal doit encore s’efforcer d’entretenir son couple, et ça c'est pas gagné non plus !

Attention : Tati va ENCORE faire péter un scoop : … Roulement de tambour ….Tadaaa ! La perfection n'est pas de ce monde !

La perfection, c’est chiant. Si. La preuve ? Si Bree Van De Kamp se contentait d’une mise en pli impeccable,  de faire des cookies et d’accompagner les sorties scolaires, les 8 saisons de Desperate Housewives ressembleraient plutôt au blog le plus ennuyeux du monde.

La perfection est une prison. Le Parent Parfait s’enferme lui-même dans tellement de contraintes sociales et familiales qu'il ne peut tenir que contraint et forcé, son ciel bas et lourd pesant comme un couvercle de cocotte minute, prêt à exploser à la tronche du premier passant qui passe tel le ketchup dans un film gore.

Et surtout, la perfection a autant de définitions qu’il existe de Gens sur la Terre. Bah oui.

Du coup, vous aurez beau vous acharner à incarner la perfection faite parent, il y aura toujours un Gens (Parent Plusqueparfait) pour vous suggérer que vous ne faites pas bien, que vous pourriez faire mieux … autrement, comme lui/elle, quoi !

Mais alors, si le Parent Parfait n’existe pas, pourquoi on voudrait tous en être un ?
Parce qu'on est perfectionniste ? Peut être.
Parce que le Gens te met la pression ? On y est déjà un peu plus.
Parce que Cher Lecteur, vous pensez que les Autres Parents sont parfaits et vous jugent ? Voilà, on a mis le doigt dessus Docteur ! Appuyez pas trop fort, ça va faire un peu mal.

Le Robert dit que ce qui est parfait est ce qui est « aussi bien fait, aussi réussi que POSSIBLE » (emphasis added, comme on dit – ouais, en plus Tati est grave bilingue). Tati vous l’a déjà dit : Parent, fais du mieux que tu peux, et ce sera déjà mieux que si tu ne fais rien, genre si tu es nullipare par exemple. Parce que Tati a aussi noté que le Nullipare se pose souvent en Parent Parfait. Et ça, ça la fait doucement marrer Tati.

Profiter. Etre présent(e) à ce que vous faites. Avec les enfants quand vous êtes avec eux, avec votre julot(te) quand vous êtes avec lui(elle), dans votre boulot quand vous êtes dans le boulot...

Et si c'était ça, le secret de la perfection ? Enfin, ça et lire les bons conseils de Tati, bien sûr (l’auto-promo, y a que ça de vrai).