Faut-il avoir peur de la crise des 9 mois ?

(DISCLAIMER : nous utiliserons ici le terme consacré de "crise des 9 mois" mais sachez que, les enfants étant ce qu'ils sont, cette crise peut avoir lieu à n'importe moment à partir de 7/8 mois ... et sa durée est très variable, allant de quelques semaines à ... quelques années. C'est magique, les enfants !)


Une multitude d'articles vous expliqueront bien mieux que moi ce qu'est la fameuse crise des 8/9 mois (ou angoisse de la séparation).
Mais en pratique, c'est comment ?


C'EST PÉNIBLE.
D'un coup d'un seul, votre marmot que vous pouviez si allègrement coller dans les bras d'un autre (avant de le jeter par la fenêtre) se met à :
- hurler/pleurer/se débattre dès qu'un inconnu s'approche, lesdits hurlements/pleurs/gesticulations redoublant dès lors que ledit inconnu a pris l'enfant dans ses bras (dans une variante pour laquelle ma pupuce a opté, l'enfant sourit allègrement à tout le monde DE LOIN mais pleure dès que le monde s'approche de trop près. PERFIDE.)
- hurler/pleurer/geindre/grogner dès que vous disparaissez de son champ de vision (et ce même si vous prenez soin de continuer à lui parler depuis la pièce d'à côté), ceci pouvant évidemment également se produire le matin lorsque vous laisser l'enfant à la crèche/nounou
- hurler/pleurer pour se coucher
- se blottir fébrilement contre vous à la moindre frayeur puis s'agripper telle une moule à son rocher (l'expression "dans les jupes de sa mère" prenant alors une réalité nouvelle pour vous)
- vous regarder d'un air implorant en gémissant "mémémémé" (ou "maaaaaaaaaaaman" s'il parle) pour que vous le preniez dans les bras
... la combinaison des différents symptômes ci-dessus pouvant varier d'un enfant à l'autre.


On constate généralement que pendant cette glorieuse période, l'enfant est particulièrement scotch avec sa maman, le papa n'étant souvent qu'une roue de secours. Serait-ce à dire qu'il considère que sa maman s'occupe mieux de lui ?


Certes, on pourrait voir le bon côté des choses. Se dire que c'est un signe que son développement neuro-affectif se déroule correctement. Etre ému(e) par l'amour inconditionnel que l'enfant porte à ses géniteurs. Etre flatté(e) par sa capacité à vous reconnaîre entre 1000 personnes.


Sauf que :
- Si vous êtes comme moi, l'impression que votre enfant est totalement dépendant de vous vous angoisse bien plus qu'elle ne vous flatte (et puis vous aimeriez bien pouvoir aller aux toilettes dans le calme)
- L'entourage est peu familier avec la crise des 9 mois. Du coup, en guise de compassion, vous avez le droit à des remarques acerbes qui laissent entendre que votre enfant n'est pas sociable et que vous le couvez trop. Cette culpabilisation étant particulièrement bienvenue lorsque vous êtes vous-même à 2 doigts de péter une durite en vous demandant ce que vous avez fait au bon Dieu pour mériter ça.


Je laisse les parents plus expérimentés me dire quand et comment ça finit. Mais je me rassure en me disant qu'on n'a jamais vu d'ado passer le bac collé dans les jupes de sa mère. [On me signale que "vers 3 ans y a un mieux, mais que bon globalement c'est pas gagné avant 3 ans et demi - 4 ans"]


(Peut-être serez-vous épargné ? Il paraît que cette crise ne se manifeste pas nécessairement chez tous les enfants (ce qui nous renvoie à ça).