31 août 2011

Doit-on adhérer à la tendance "parents nature" ?












Tati Julotte ne pouvait pas passer à côté du grand débat qui oppose d'un côté les partisan(e)s du retour à la nature et au maternage proximal à celles/ceux qui dénoncent l'auto-esclavage des premièr(e)s, de l'autre.

Toute primipare qui se respecte a forcément eu l'impression de débarquer au beau milieu d'une véritable guerre de tranchées dans laquelle elle devait, dès la naissance, choisir son camp : Accoucher sans péridurale/Allaiter/Cododo/doudou v. Césarienne programmée/Biberons/Bébé dans sa chambre dès le retour de la maternité/Tétine

Dans l’ordre chronologique, ça donne à peu près :

- "La césarienne programmée, y'a vraiment que ça de bien. C'est fou de vouloir encore souffrir alors qu'on est au 21e siècle."

- "Quand Jeanne-Léonie est née dans le salon au milieu de la piscine, avec toute la famille autour de nous, c'était vraiment comme une deuxième naissance pour moi, un morceau de Cosmos qui m’arrivait en plein cœur."

- "Tu vas le nourrir ?"
- "Ben nan voyons, je vais le laisser crever de faim après m’être faich’ pendant 9 mois à le porter".
- "Nan, je veux dire, tu vas l’allaiter ? C'est ce que tu peux offrir de plus beau à ton Enfant."
- "Ah OK, si je lui donne un biberon, je le nourris pas, je lui donne le biberon".
[On mémorise vite fait le champ lexical, merci.]

- "Euh… tu vas l’allaiter ? eurgh, mais avec tes seins, je veux dire ? Genre devant tout le monde ?"
- "En fait, je pensais emprunter les seins de quelqu’un d’autre et me cloîtrer dans une chambre jusqu’au 6 mois de bébé, mais maintenant que tu m’y fais penser … "

- "Tu vas pas lui coller une tétine quand même ? Il va avoir les dents en avant et en plus c’est clairement une indication de ton désir de ne pas l’écouter dans sa douleur."

- "Si tu veux le laisser pleurer pendant des heures, c’est ton problème, moi perso, je pense que le besoin de succion, c’est important chez le nourrisson et que ne pas lui filer une tétine alors qu’il a manifestement besoin de téter, c’est vraiment cruel ! En plus, le pouce déforme les dents bien plus que la tétine."
[L’info intéressante étant ici que peu importe l’option choisie, le Parent a perdu puisqu’il est bon pour claquer des fortunes dans un traitement d’orthodontie à l’adolescence.]

- "Tu reprends quand le boulot ?Attends, tu vas pas commencer à nous jouer la mère fusionnelle qui trainasse en pyjama les nichons à l’air toujours prête à allaiter, tout ça aux frais de l’Etat, et donc de bibi, jusqu’aux 3 ans révolus de l’Enfant !"

- "Tu reprends quand le boulot !? Attends, tu veux dire que tu comptes même pas passer les années les plus structurantes de la vie de ton Enfant auprès de lui ! Je sais pas comment tu fais pour pas culpabiliser. Moi je pourrais jamais lui faire ça."

- "L'Enfant a besoin de la chaleur des ses parents. Après 9 mois dans un cocon, c'est vraiment cruel de l'envoyer dormir seul,.. dans le noir, … dans un grand lit glacial"

- "Bébé dort avec vous ? dans votre lit ? Mais vous êtes fous, il va prendre de mauvaises habitudes et après plus jamais de sa vie entière il ne voudra dormir dans sa chambre !"


- "Faut le laisser pleurer, c'est un caprice, ça va passer. Y'a des bébés qui peuvent pleurer plus de 2h d'affilée mais si on les laisse, au bout d'un moment ça s'arrête" [histoire vraie et génératrice de changement de pédiatre].
- "Si tu le laisses pleurer, tu vas complètement le traumatiser et il t'en voudra jusqu'à la fin de tes jours. Ou alors il deviendra un serial-killer."

- "Tu vas lui filer des petits pots ?"
- " … Oui ?"
- "Attends, mais tu sais que ça coûte rien de lui faire une purée maison quand même !"
- "Ben, je me disais que j’allais justement demander à mon chef de prendre des heures dans la journée pour aller au marché et faire des purées. Ca me rassure que tu me confirmes que c’est une bonne idée."


- "Tu vas quand même pas te faire ch… avec tes purées maison dégueu, alors qu’il y a deux tonnes de pesticides sur les légumes, tiens regardes avec les concombres et le soja germé ! Franchement, file lui des petits pots."
- "Ben j’avais envie de faire la cuisine pour mon poussin mais bon, vu comme ça, effectivement, je me rendais pas compte que je mettais sa vie en danger…"

- "Les enfants, tu les mets sur le pot dès qu’ils tiennent assis et la propreté ça marche tout seul"
- "Tu sais, chaque enfant à son rythme et tu dois être respectueuse de la personne qu'il est. Tu ne dois le forcer à rien. S’il n’est pas propre à 3 ans c’est qu’il n’est pas prêt pour le système scolaire. D’ailleurs je trouve ça plutôt positif ce retour au refus du système."


Forcément pleine de sagesse, Tati Julotte ne peut s'empêcher de penser qu'il existe quelque part un juste milieu qui permet la mère d'expérimenter certains classiques de la maternité (si ça lui fait plaisir) tout en restant une femme moderne et décomplexée (parce que oui tout ça c'est encore une grosse histoire de culpabilité).

Oui, on peut être une maman géniale sans avoir expulsé bébé de son vagin, ni donné le sein.
Oui, on peut être une maman de merde tout en ayant accouché dans une piscine sans péri et en ayant allaité pendant 5 ans.
Et inversément.

Accessoirement, allaiter sans se transformer en néo-bab' tout droit descendue de son plateau du Larzac : C'EST POSSIBLE AUSSI.

Pour y parvenir, n'hésitez pas suivre ces quelques recommandations made in Tati :

- Quand on allaite dans des lieux publics , on reste habillée. Allaiter c'est un choix perso. Du coup, ce n'est pas parce que vous allaitez que ça intéresse tout le monde, ni que tout le monde a envie de voir vos nénés (aussi beaux soient-ils). Pour Autrui, votre sein reste un sein. D'ailleurs, vous ne vous baladez pas seins nus au resto le reste du temps, si ?

- Quand on allaite, on ne se glorifie pas. Vous allaitez, vous ne faites pas le Vietnam non plus. Ca ne vous donne pas droit à un Prix Nobel, ni même au Prix de la Meilleure Maman de l'Année.

- Quand on allaite, on ne culpabilise pas les copines qui ne le font pas. On ne dit pas "j'ai choisi ce qu'il y a de meilleur pour mon enfant", ni "c'est quand même le seul moyen pour créer une relation unique avec son bébé". Parce que parfois, l’autre maman, elle a pas choisi de ne pas allaiter, elle a pas eu le choix, et ça la rend triste.

- Quand on allaite, on ne partage pas les détails crados (montée de lait, crevasses, utilisation du tire-lait électrique, etc) avec ceux qui n'ont rien demandé. Parce que non, encore une fois, on ne peut pas tout dire à tout le monde.

Et puis surtout, s’il y a un truc qui énerve Tati, c’est le dogmatisme.

L’écoute de l’enfant ne se fait pas nécessairement au détriment de l’écoute de la mère, ou du père, et surtout jamais du couple.

Tati Julotte, elle pense que l'Enfant va bien si le Parent est bien dans ses baskets. Tati Julotte, elle pense que le Parent est bien dans ses baskets s'il fait ce dont il a envie, pas ce qu'on lui dit de faire. Tati Julotte, elle pense que le Parent, il fait surtout comme il PEUT.

La rentrée doit-elle forcément coûter une blinde ?


OK le sujet est un vieux marronnier. Mais rassurez-vous, aucun cliché n'a été blessé au cours de la rédaction de ce post.

Comme disent nos amis d'Outre-Atlantique : "On n'a jamais une seconde chance de faire une bonne première impression" :  

Pour la rentrée, le Parent a envie que l'Enfant soit beau. Pour séduire la maîtresse : on ne sait jamais ça peut servir. Pour donner l'impression de maintenir encore un peu les vacances : l'Enfant est toujours beau pendant les vacances.
Pour sa rentrée, l'Enfant a envie d'être beau. Pour séduire des copains, des meufs, les profs, et plus si affinités.

Pis y a pas que ça.

L'Enfant grandit. Tout le temps. Des pieds, des jambes, des bras, bref, de partout. Et les pieds ont besoin de chaussettes et de chaussures ; les jambes de sous-vêtements et de pantalons, jupes, robes, leggings, collants ; les bras de pulls, chemises, tee-shirts, sous-pulls.

Au mois de septembre, le temps commence à changer: manteaux, vestes, écharpes, bonnets.

Et comme si ça ne suffisait pas :

Les fournitures scolaires ne sont pas harmonisées : comme si c'était trop compliqué de prévoir que tou(te)s les maîtres(ses) de toutes les classes de France utilisent des cahiers de mêmes dimension, taille de carreaux, reliure, couleur, etc. que toutes les grandes surfaces vendent les articles de rentrée tout au long de l'année et pas juste en août, que l'école commence à 9h du matin et non à l'heure où blanchit la campagne (non ça n'a rien à voir avec le sujet mais c'est mon blog et je dis ce que je veux).

En plus,

L'Enfant est snob. Rapport aux copains, à la télé, la pub, etc. Le cartable Barbie, Winx, Hello Kitty (qui notons le au passage, je dis ça je dis rien veut dire "Salut p'tite chatte") pour Elle, le cartable Pokémon, Ben 10, Scooby-Doo, j'en passe et des meilleurs pour Lui. Et évidemment trousse assortie, sinon t'es trop naze.

Et le Parent est un peu snob aussi quand il s'agit de son n'Enfant.

Et du coup, tout ça s'ajoute et s'ajoute, et s'ajoute et... ben du coup, ouais la rentrée ça coûte forcément une blinde. C'est pas obligé. En même temps, le Parent peut parler à l'Enfant, ne pas céder au caprice, ne pas céder à ses propres tentations, ne pas avoir les moyens de le faire... Dire "Non".

Parce que le problème c'est souvent le choix comme nous l'a appris Angélique. Le manque de sous aussi : on ne peut pas dépenser ce qu'on n'a pas.  C'est peut-être ça la solution du coup ... Le bon conseil de Tati Julotte aujourd'hui : Parent, sois raisonnable cette année : organise ton insolvabilité avant la rentrée.

30 août 2011

Peut-on parler de tout à tout le monde ?

Shut up

Mais bien évidemment que Nan, voyons !

Ce n’est pourtant peut être pas si évident que ça pour tout le monde.

Prenez le Collègue par exemple… Je vous entends d’ici Lecteur, vous allez me dire « Houlà Tati, vous vous égarez hors des sentiers battus de la parentalité avec votre sujet, là ! », et ben nan figurez-vous parce que la parentalité a tendance à repousser les frontières de l’intimité pour le Parent qui, du coup, n’a plus la conscience de faire part à autrui d’informations qu’Autrui aurait préféré qu’il garde pour lui (lui le Parent, hein, pas lui le Autrui, vous me suivez ?).

[Les événements relatés dans ce post reposent sur des faits réels. Seuls les noms ont été changés pour préserver la vie privée des personnes concernées. Attention, ce post contient des éléments et des liens susceptibles de heurter la sensibilité des jeunes et des moins jeunes mais quand même surtout des primipares].

Par exemple, l’accouchement. La grande aventure de la Femme. Le mystère de la vie enfin résolu. Globalement, qu’est-ce qui va intéresser Autrui ? Que Madame est enceinte. Que Madame accouche autour de telle date. Que l’Enfant est né(e) et que tout le monde se porte bien. En gros, il veut voir ça.

Or, cette grande aventure de la vie, Madame n’a de cesse de la partager. En détails. Avec Autrui. Autrui qui, même s’il a déjà traversé lui-même/elle-même cette épreuve (oui si Monsieur assiste, il traverse une épreuve également), n’a pas forcément envie d’entendre Madame lui donner les détails de son épisio, de sa montée de lait, de sa libération, etc.

Et si Autrui est un homme, encore moins.

Vous pouvez lui raconter comment l’anesthésiste vous a mis un masque à oxygène sur la tronche pour que vous vous taisiez enfin. Vous pouvez lui raconter que l’obstétricien était tellement mignon que toutes les sages-femmes étaient à votre chevet, vous pouvez lui raconter que ne trouvant plus le mot omoplate pendant l’accouchement, vous avez indiqué au médecin avoir mal au « coup du Vulcain ». Mais vous ne pouvez pas sombrer dans le gore.

L’homme voudrait que la femme demeure un mystère. Il ne veut pas entendre sa collègue de bureau hurlant dans un téléphone à 1 mètre de lui, la raison de son appel en urgence à sa gynécologue. Il ne veut pas qu’elle lui montre les plis de son ventre. Il veut continuer à penser que cystite est le nom de son chat.

Le collègue ne cherche pas toujours des amis au bureau. Parfois, le statut de collègue lui suffit. Il n’a pas envie de savoir que « à l’approche de la quarantaine » son collègue, de 6 mois plus jeune que lui, qui n’a que 35 ans, a cherché ce qu’il pourrait améliorer chez lui. Parce qu’il a déjà tout un tas d’idées sur la question que la décence et la politesse l’empêchent de formuler à haute voix d’abord, mais surtout parce qu’il ne veut pas voir l’appareil dentaire posé dans l’intérieur du palais de l’autre, ni entendre les explications sur la difficulté de décoller les petits morceaux de viande après le repas.

Le salarié ne veut pas entendre son DRH lui parler des règles douloureuses de sa fille cumulées à une gastro, pendant qu’il mange un steak tartare à la cantine de l’entreprise.

Autrui est content de savoir que Bébé se développe bien. Il n’a pas forcément envie de savoir que Bébé maîtrise le pot pour le pipi mais que « pour le caca, c’est pas encore ça ».

Et puis surtout, Parent Lecteur, arrêtez de montrer des photos de vos enfants à Autrui s’il ne vous le demande pas. S’il ne vous le demande pas, ce n’est pas parce qu’il a peur de votre refus, c’est parce qu’il s’en tape de votre progéniture. Parce que c’est aussi ça le mystère de la vie : la plus belle merveille du monde pour les uns, est souvent un sujet sans aucun intérêt pour Autrui.

Même s’il n’a pas la délicatesse de Tati Julotte pour vous le dire…

29 août 2011

Faut-il forcer les Parents à faire des Enfants ?




Est ce que vous aussi vous avez remarqué que, à la seconde où ...

... on se marie/pacs/achète un appart (surtout si ledit appart a le malheur d'avoir plus d'une chambre), le Gens ne cesse de demander si on est enceinte ou quand on compte le devenir ?
... l'Enfant paraît, le Gens vous harcèle pour savoir quand vous allez mettre en route le
second ? (et ce alors même que vous sentez encore les effets de la péridurale et que vous vous jurez de ne plus jamais revivre ça)
... le Deuxième vient s'ajouter au chaos ambiant, le Gens répète en boucle "Et alors, le petit troisième, c'est pour bientôt ?"

C'est un peu comme si pour le Gens

... votre vie n'a d'intérêt que si vous décidez d'avoir des enfants ;
... un bébé perd tout intérêt à l'instant même où il pousse son premier cri. Ayé, il deviendrait instantanément de l'info périmée et il faudrait déjà passer vite vite à la prochaine nouveauté. 


Le Gens vit à l'ère du zapping et de Twitter. [Ma belle-mère m'appelait toutes les deux heures à la maternité après la naissance de l'Enfant pour "prendre des nouvelles". J'ai du lui expliquer que l'Enfant n'était pas l'AFP et qu'il n'y avait pas une nouvelle toutes les minutes].

Alors, Tati Julotte ne s'explique pas ce comportement. Mais, vous l'aurez compris Lecteur (et a fortiori Lectrice), elle le réprouve grave. En effet, ce comportement appelle de sa part les observations suivantes :

- Nan mè 2 koi j me mel ???? [Vous noterez que pour faire jeune et tendance, Tati s'essaie au langage sms - Rassurez-vous ça va pas durer.] Si Tati voulait discuter en public de son intimité (et de la composition idéale de SA famille), ça se saurait.

- Le Gens, il devrait savoir que c'est TRES malpoli de demander. Y'a des gens très bien sous tout rapport qui ne veulent pas avoir d'enfant. Et pis, y' a des Gens qui ont du mal à faire des enfants, voire qui n'arriveront jamais à en avoir. Et, du coup, il remue la tronçonneuse dans la cicatrice le Gens avec ses questions à la con.

- Le Gens, il devrait savoir que c'est pas beau de réclamer. On ne fera certainement pas un (puis 2, puis 3 enfants) parce que le Gens a insisté comme un gros lourd. On ne convainc personne à l'usure de faire un enfant.

- Le Gens, il devrait savoir que pour une femme qui vient à peine d'accoucher, qui galère pour calmer son nourrisson en pleine nuit et qui a encore 7kg de trop au compteur, rien que l'idée de revivre ça une autre fois est un cauchemar qu'elle ne souhaiterait à personne, pas même à sa pire ennemie (*enfin, à sa pire ennemie, ça peut se discuter).

En plus, elle est toute occupée à s'émerveiller sur son nouveau petit hobbit qui grandit trop vite (oui parce que elle, elle peut pas le zapper, le hobbit, vu qu'il habite chez elle).

Le plus fascinant de tout, c'est que ceux et celles qui se sont aventurés jusque là, me disent que dès l'arrivée de Numéro Troiz' dans la famille, le Gens commence à suggérer que "Ce sera bien de s'arrêter là, non ? Parce que c'est pas tout de faire des enfants, faut pouvoir les élever ensuite."


Ben oui, parce que le Gens


1) il est jamais content, ET

2) il a des opinions sur tout, et en particulier sur ce qui ne le regarde pas.

26 août 2011

Peut-on devenir parent et conserver une vie sociale ?











Une idée assez largement répandue voudrait que lorsque l'Enfant paraît, ses parents perdent immédiatement toute possibilité de vie sociale. Ils seraient avalés d'un coup par un gigantesque trou noir dont ils ne ressortiraient que 15 à 20 ans plus tard.

C'est FAUX.

Bien entendu, il y a des parents qui sont ravis d'avoir enfin une excuse pour passer leurs soirées peinards devant la télé, qui s'épanouissent pleinement à travers leur seule fonction de parent, et qui ne demandent qu'à recentrer leur vie autour de leur progéniture, de ses couches et ses blagues moisies.
Mais les autres ? Oui, après tout, on a bien le droit de vouloir être parent ET femme/homme ET amoureux/amoureuse ET copine/copain ET fêtard/fêtarde.

Et bien, figurez-vous qu'il y a tout plein de solutions pour y parvenir. Et même qu'aucune de ces solutions n'implique nécessairement d'obliger votre rejeton à écumer les bars de nuit.

Tout d'abord, l'option à laquelle on pense tout naturellement, c'est la baby-sitter.

Oui, vous savez, cette personne (c'est souvent une fille mais c'est pas obligé contrairement à ce qu'on pourrait croire) qui est ravie de jouer quelques minutes/heures avec Junior et ensuite de se vautrer dans votre canapé pour mater un DVD et/ou vider son forfait mobile, le tout moyennant rémunération.
S'il y a des gens qui sont contents d'être payés pour passer du temps avec votre progéniture, ce serait quand même dommage de s'en priver.

Et ce qui est encore plus fou, c'est qu'il existe aussi des solutions pour être parent ET sortir, sans même débourser un sous. Dingue.

D'abord, souvent (pas toujours certes), il y a deux parents. Même s'ils ne vivent pas/plus ensemble. Donc l'un peut s'offrir une soirée en tête-à-tête avec les enfants (à base d'apéro-grenadine, plateau télé, frites, bonbons et tout le tremblement) pendant que l'autre sort. Chacun à son tour. Et l'avantage de cette solution, c'est qu'elle permet en plus au parent qui sort de voir ses copains/copines seul(e) pour une soirée de bitching entre filles ou une soirée foot/rugby/pétanque (n'ayons pas peur des clichés), et de dire tout le mal qu'il pense de l'autre parent.

Ensuite, y'a les grands-parents. Et eux en plus, c'est vraiment le pied vu que :
1/ ils ne demandent que ça (en général ils vous ont foutu une pression de dingue pendant 10 ans pour que vous leur pondiez des petits)
2/ ils peuvent servir non seulement pour une soirée mais aussi pour un WE, une semaine (ou plus)
3/ le plus souvent, il y en a plusieurs (jusqu’à 8 si vous êtes dotés d'une famille recomposée) donc forcément un disponible quelque part.
Après, bien entendu, le grand-parent n'est pas exempt de tout défaut, c'est certain. Mais c'est une autre histoire.

Enfin, il existe une multitude d'autres personnes dans votre entourage qui seront absolument ravies de jouer au papa/à la maman pour une soirée/une après-midi/une journée (voire plus si vous êtes dotés d'amis vraiment géniaux) : vos frères/sœurs et cousins/cousines, les parrains/marraines de Junior (en plus eux ils sont signé pour), vos potes (même quand ils sont célib' sans enfant, si si ...), vos voisins, ...

Vous n'y croyez peut être pas mais si vous prenez la peine de demander autour de vous, vous trouverez sûrement quelqu'un. Moi-même je peux attester devant témoinS que, avant même d'avoir une poupette rien qu'à moi, j'ai été ravie de garder les mouflets de mes copains/copines (enfin ceux que j'aime bien seulement).
J'ai même la preuve qu'il est possible de caser 4 mioches de moins de 6 ans à gauche et à droite sans payer !

Evidemment, plus vos enfants sont bien élevés (notamment grâce à la lecture de ce blog) et plus ils seront faciles à caser gratuitement. Peut-être même vous paiera-t-on pour vous en débarrasser, mais nous vous conseillons de vous méfier de ce type d’offre.

CQFD - Il est tout à fait possible d'être parent et de conserver malgré tout une vie sociale riche. Ca demande juste un minimum d'organisation. En plus, si vous optez pour l'une des solutions ci-dessus, vous gagnerez une vraie soirée entre adultes et épargnerez à vos amis (qui n'ont rien fait eux pour mériter ça) une soirée à devoir admirer les prouesses de Junior (ou subir ses hurlements stridents). Ils vous en seront éternellement reconnaissants.

Après, tout ça ne nous garantit pas que les gens qui ne sont pas parents ont eux envie d'être amis avec vous, le Parent. Mais c'est un autre sujet que nous aborderons très bientôt ...

25 août 2011

La grossesse est-elle vraiment un grand moment de plénitude et de communion avec le cosmos ?




Bon, vous connaissez le sketch ? Ben à peu de choses près c'est ça... mais en pire


Déjà rien que le terme : grossesse... Comment peut-on se sentir bien quand on est en état de GROSSEsse ?
En plus, la grossesse, c'est le moment où tous les potes se remémorent des histoires fascinantes : le bébé mort, le bébé tellement dans un état pourri qu'il aurait mieux fallu qu'il soit mort, le bébé qui mord, la collec de placenta de la belle-soeur, l'accouchement dans le taxi, les forceps oubliés dans la parturiente (quel mot magnifique), j'en passe, et des plus gores.


Mais le plus énervant, c'est pas ça. Le plus énervant ce sont celles qui vivent leur grossesse comme un moment de bonheur tellement infini qu'elles vont en faire 4 enfants ou plus, juste parce que c'est trop court 9 mois.


C      La grossesse du bonheur trouve que 4 à 6 mois pour tomber enceinte, c'est long et se demande si elle ne devrait pas faire une FIV à compter du 7e mois.

C      La grossesse du bonheur ne fait prendre à la maman qu'entre 9 et 12 kilos. Au-dessous vous êtes anorexique, au-dessus, obèse. Le bébé pèse entre 3.5 et 4 kilos. En dessous vous êtes une mauvaise mère, au-dessus, vous allez en ch... pour sortir le sumo.

C      La grossesse du bonheur prend tous ses kilos dans le ventre (en bas juste sur la vessie) et un peu dans les seins (de quoi faire de la pub pour Wonderbra sans passer à Incroyable Talent). 

C      La grossesse du bonheur fait attention à ce qu'elle mange parce que bébé a besoin de manger équilibré et elle fait du sport parce que bébé a besoin que maman soit en forme.

C      La grossesse du bonheur a une digestion parfaite, un teint rayonnant, une peau de pêche, le cheveux brillant et de beaux ongles.

C      La grossesse du bonheur a un petit coup de blues à la maternité.

C      La grossesse du bonheur met entre 4 et 6 mois à perdre ses quelques kilos en trop.


Sauf que :


D  La plupart des grossesses commencent par une ou deux fausses-couches, puis attendent entre 18 et 24 mois, voire suivent des traitements pour tomber enceinte.

D  La plupart des grossesses prennent entre 15 et 20 kilos et permettent auxdits kilos de se répartir harmonieusement et égalitairement entre les chevilles et le cou, de manière à faire simplement croire qu'elles sont obèses ou souffrent d'éléphantiasis.

D   La plupart des grossesses peuvent à peine marcher tellement elles sont grosses, alors faire du sport...

D   La plupart des grossesses entraînent un rapport de m... à la nourriture : magnum miel-nougat à tous les repas et aussi entre les repas et aussi à la place des repas.

D   La plupart des grossesses ont des boutons d'acné, une pilosité impromptue, des mycoses à la langue, et/ou les jambes qui gonflent, etc.

D   La plupart des grossesses ont une méga-dépression nerveuse à la sortie de la maternité et commencent une thérapie pour ne pas sombrer.

D  La plupart des grossesses mettent entre 12 et 36 mois pour perdre la tonne acquise pendant la gestation.


La plupart des grossesses ne sont pour autant même pas immunisées contre un bébé relou (non, il n'y a aucune justice en ce bas monde). 


Cela dit, Tati Julotte est d'avis que c'est dégueulasse de mentir aux femmes en faisant croire que la grossesse n'est que plénitude et zenitude. On est d'avis que pour ça comme pour les crédits à la consommation on devrait être pleinement informé avant de s'engager. En plus, on trouve que 50 millions de parturientes, ça sonne plutôt pas mal...


PARTURIENTES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS !

Doit-on céder au(x) caprice(s) ?




Au fond, nous sommes tous d'accord sur la réponse évidente à cette question : NON.

Sauf qu'en pratique, le caprice de l’Enfant, c’est compliqué à gérer pour le Parent. 
Parce que le Parent, d'un côté, il est sympa et aimant et il a envie de faire plaisir à l’Enfant. 
D'un autre, le Parent se dit qu'il se doit d'être responsable, d'éduquer l'Enfant, de lui donner un cadre, toussa toussa.
Pendant ce temps, l’Enfant, machiavélique, lui se dit « Tant que je gagne, je joue. ». Il joue donc sur la culpabilité du Parent et teste ses limites.

Tout parent (sauf les Autres bien sûr, eux ils n'ont pas ce genre de questionnement) a connu au moins une fois (en général plusieurs) cette horrible solitude de l’Enfant se mettant à hurler et/ou à se rouler par terre au milieu d’un endroit public, tandis que le Parent alterne mots câlins, insultes, et communication non violente pour essayer de lui faire entendre que « Non, papa n'achètera pas ce paquet de bonbons [dégueu d'une couleur indéfinie et à la date de péremption effacée], repose moi ça tout de suite », tout en tentant de conserver calme et dignité.

Plusieurs cas de figure :
(a) De guerre lasse, le Parent cède au caprice. MAUVAIS PARENT 
(b) Le Parent met le gnome hurlant et baveux, la morve dégoulinant sur l’épaule du [joli pull en maille Bérénice/sublime costard Paul Smith] qu'il vient de s’acheter, et passe en caisse, en faisant mine d’ignorer les visages des autres adultes emplis d’empathie, de pitié, de haine ou d’amusement. PARENT HABITUE
(c) Le Parent insulte l'Enfant sous les regards désapprobateurs de la foule. MAUVAIS PARENT

Aucune de ces solutions n'étant satisfaisante pour le Parent, la question demeure : comment on s’en sort ?

Bien sûr, on pourrait épiloguer pendant des heures pour comprendre pourquoi le Parent culpabilise. Mais, peu importe, on n’est pas Psychologie Magazine. On pourrait aussi d'essayer d'analyser les causes profondes qui poussent l'Enfant à hurler. Mais justement, si on le savait, on aurait alors évité l'incident. Si vous parlez anglais, toutefois, quelques explications ici. Enfin en gros, quand l'Enfant est fatigué/énervé/affamé et le Parent aussi, comme on dit sur Facebook it's complicated.

Outre que toute idée est bienvenue en commentaire de ce post, voici quelques suggestions que j’ai testé pour vous :

1. Essayer de renverser la vapeur et de culpabiliser l’Enfant :

« Arrêtes, tout le monde te regarde ! » L’Enfant n’en ayant rien à faire au mieux, ou son but étant justement d’attirer l’attention au pire, Tati Julotte ne recommande pas cet argument.

« Arrêtes, tu es tout(e) moche quand tu cries comme ça : ton visage se déforme, tes yeux globulent, ton nez morve, ta bouche bave. Cesses, sinon tu vas faire peur aux autres enfants ». Selon l’âge de l’Enfant et la conscience qu’il a de lui-même, ça peut marcher : les princesses n’aiment pas être laides, et la morve fait toujours marrer les garçons.

2. Essayer de changer de sujet :

« Oh ! Regarde là : un ballon/un mickey/une limace volante/un paquet de corn flakes/une vache/un pokemon/une princesse/une fée/superman/un top model ! »

Selon votre capacité à trouver un sujet d’intérêt autre, ça peut marcher. Si l’Enfant est très concentré sur son caprice toutefois, ce ne sera pas suffisant.

3. Essayer de lui parler (ben oui, on en revient toujours là) en lui montrant que vous l'avez entendu :

 "Tu le voulais désespérément ce paquet de bonbons. Je comprends. Et pis tu es fâché parce que papa/maman ne voulait pas. Et est-ce qu'on pourrait dire que tu en auras un autre ? mieux ? que tu auras un carré de chocolat à la place ?". Reste alors à négocier le nouveau désir du carré de bon chocolat à la place du paquet de bonbon pourri. "Oui, j'ai dit d'accord pour le carré de chocolat. Dès que nous sommes à la maison. Regarde : on est juste à côté de la maison (pensée magique)".

Si l'Enfant est vraiment énervé, ou si le Parent en est à sa quatorzième gestion de crise de la journée, ça ne marchera pas. Du coup, la seule vraie solution c'est de mettre le paquet de linge sur votre épaule et partez en courant et en souriant, genre John Wayne et Maureen O'Hara dans l’Homme Tranquille et d'aller poser le paquet dans la voiture ou dans sa chambre. Attendez un peu qu’il refroidisse puis envoyez l’autre parent lui parler ou re-tentez le coup au bout de quelques minutes.

Et surtout dites-lui (et dites vous) que vous l'aimez malgré tout :) [si, si, si ! Juste attendez un peu, ce sera plus sincère]

23 août 2011

Pourquoi les enfants des Autres sont-ils toujours plus mieux ?




Oui, c'est vrai ça, pourquoi ? 


Globalement, tous les enfants à la naissance ressemblent un peu à des hobbits passés du côté obscur de l'anneau. D'ailleurs la pilosité de notre progéniture tendrait à renforcer cette théorie que si l'homme descend du singe, le nourrisson lui descend du hobbit. 

Même après quand ils grandissent, il n'en reste pas moins qu'un enfant ne parle pas à 6 mois et ne marche pas avant 10-12 mois (pour les plus zélés). Et quand il parle, il commence par dire des trucs cons qu'il répète en boucle. Et quand il marche, il court vers l'aventure au galop. Et l'aventure à 12 mois, c'est de grignoter les fils non stérilisés du PC de maman. 

Certes, il y a des enfants exceptionnels : exceptionnellement moches, exceptionnellement talentueux, ou exceptionnellement intelligents. Gageons qu'il y en a certainement également d'exceptionnellement cons, mais c'est parfois difficile de juger objectivement. 

Mais pourquoi celui des autres est-il plus mieux ? 

En fait, ce n'est pas tant que votre progéniture est moins méritante qu'une autre. Tout n'est qu'une question de perspective, et de capacité à savoir mettre en avant le produit. 

Quand les autres manient habilement fierté et propagande, vous vous dites qu'il est malvenu de se gausser pendant des heures des performances somme tout banales de votre petit (voire vous vous faites un devoir de partager sans complexe sa dernière connerie). 

Ce qui donne rapidement : 

- Ma fille fait beaucoup de conneries. La fille de l'Autre est incroyablement éveillée pour son âge. 
- Mon fils est capricieux et colérique. Le fils de l'Autre a un caractère très affirmé et sait ce qu'il veut. 
- Ma fille est souriante. La fille de l'Autre est HYPER sociable et a un humour ravageur. 
- Mon fils est mignon. Le fils de l'Autre est un tombeur qui fera trop des ravages, déjà en maternelle toutes les filles voulaient l'embrasser. 
- Ma fille est une feignasse. La fille de l'Autre a tout compris à la vie. 
- Mon fils ment. Le fils de l'Autre est créatif et charmeur. 
- Ma fille a marché à 10 mois. La fille de l'Autre a parlé à 6 mois. 
- Mon fils a parlé à 6 mois. "Ouais genre, qu'est-ce que tu inventerais pas pour te mettre en valeur ?!"

La réalité c'est que le parent a rapidement tendance à penser que si son enfant est super-méga-génial-top bath-formid', c'est que lui aussi quelque part. Ben oui, vu que c'est lui qui l'a fait. C'est pas simple de savoir admettre que "Mon enfant est un cas social, il ne sait rien faire de ses 10 doigts et en même temps, je l’aime quand même"

Pourtant la Terre n'est pas peuplée de milliards de surdoués, juste de gens ordinaires qui n'en sont pas moins fréquentables, voire même rigolos et intéressants. Enfin, pour la plupart. :D

Comment parler à son enfant ?






1.
- "Meuh ch'est mon poupounet d'amour cha ! cha lui fait combien maintenant ? 468 mois ? dis donc, mais ch'est un grand poupounet d'amour ça !"...
2.
- "Marie-Louise, cessez de pousser votre doigt aussi loin à l'intérieur de votre nez, ou vous allez dévier votre cloison nasale et ressembler à votre cousin Amaury".
3.
- "Dis donc trou du cul, tu vas te bouger les fesses de là avant que je t'en colle une ?".
4.
- " Euh, si, si, si la petite souris existe, juste elle porte pas tes dents directement... Elle sous-traite à des cochons d'inde, oui, parfaitement, ils résistent au souricide que maman a mis partout".
5.
- "Allez les enfants, au menu aujourd'hui, c'est du ragoût d'Agnès. Oui, ma chérie, comme le lapin à qui tu donnes ton pain tous les matins".
6.
- "Euh... La robe de princesse pour aller acheter le pain, t'es sûre de ton coup ?"

Arrêtons nous un instant pour analyser les différentes erreurs commises par les parents des exemples ci-dessus :

1.
On ne s'en rend pas toujours compte mais les enfants grandissent. Si, si, si. Je vous assure. Ensuite, ils acquièrent des amis. Enfin, au moins un. Et parfois, un enfant du sexe opposé ayant également grandi va s'intéresser à votre enfant. Parfois. Et vous allez continuer à vous adresser à votre lapin en sucre comme ça ? Alors pourquoi commencer maintenant ? Votre enfant n'est pas un chihuahua. Vous pouvez lui parler normalement. Il a un peu moins de vocabulaire que certains d'entre vous, certes, et beaucoup moins d'expérience, a priori, cela ne fait pour autant pas de lui, un demeuré.

2.
On ne vouvoie plus ses enfants depuis le 4 août 1789. Merci.

3.
On n'insulte pas ses enfants. Ou alors on ne se plaint pas quand ils vous répondent. Parce que vous le méritez.

4.
On ne ment pas à ses enfants. Quand ils s'en rendent compte, outre la terrible déception d'apprendre la vérité, on perd leur confiance. Mes enfants ne croient pas au Père Noël, ni à la Petite Souris. Ils ne croient pas non plus que je vais gagner au loto. Ils savent que s'ils ne travaillent pas, ils n'auront rien. Ils disent merci à leurs grands-parents quand ils reçoivent un cadeau à Noël et ils ne sont pas sages parce que je leur fais du chantage au Père Noël mais parce qu'ils savent que s'ils ne sont pas sages, maman n'aura pas envie de leur faire des cadals à Noël. Et pis qui c'est qui aura pas à galérer quand l'enfant verra que non le poisson rouge ne va jamais revenir et que oui son bocal va aller à la cave/maison de campagne/poubelle ?

5.
On ne fait pas de la peine inutilement à un enfant. J'ai un ravissant manteau en lapin. Mon fils aime les lapins. Mais chez les lapins, il y a de gentils lapins et de méchants lapins. Et bien mon manteau, est en poils de méchant lapin. Bien fait pour lui, sale lapin !

6.
On est affirmatif et ferme avec un enfant. Sinon l'enfant sent quand vous vacillez et il en profite. L'enfant en profite pour battre de ses grands cils en faisant une petite moue et en agitant sa chevelure blonde telle une actrice dans une pub pour vidal sasoon, il sent la moindre brèche, s'y engouffre sans pitié, et là, c'est la porte ouverte à toutes les fenêtres : vous êtes cuits. Et vous vous retrouvez chez le boulanger avec une princesse qui met 3 heures à arriver parce qu'elle tient sa robe et ne veut pas l'abîmer, veut conserver néanmoins un port altier en toutes circonstances et ne pourra du coup même pas vous aider à porter les pains au chocolat.

22 août 2011

Est ce que c'est vrai que les bébés ça dort tout le temps/part​out ?




« Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que purement fortuite. » 


Avant l'arrivée de votre progéniture, vous avez lu des articles prometteurs annonçant qu' "un nourrisson dort 20 heures par jour". Du coup, vous vous moquiez de vos copines qui racontaient que pendant leur congé maternité, elles n'arrivaient pas à prendre leur douche avant 18h. 

Ensuite l'enfant est né. 

Au tout début (et si on excepte la 3e nuit à la maternité, la fameuse), vous vous êtes dit que vous aviez vraiment tiré le gros lot. Non seulement junior était absolument magnifique, mais en plus il dormait bien paisiblement dans son couffin. TROP FACILE. 

Mais au bout de quelques jours/semaines (ça, ça dépend de votre chance), junior s'est remis du choc de la naissance et a repris du poil de la bête (pas vous par contre). Et c'est là que vous avez commencé à traîner en pyjama toute la journée ! 

Sans doute que les bébés dorment effectivement 20 heures par jour au final. Mais : 
- vous ne savez jamais quand, ni pour combien de temps, et souvent c'est par tranches de 20 minutes 
- bébé ne s'endort que dans les bras / dans la poussette / dans la voiture / dans le porte-bébé (ou écharpe c'est selon) 
- bébé sursaute et hurle bien évidemment à la seconde où vous le posez dans son couffin, et ce même s'il dormait profondément dans vos bras depuis 10 minutes 
- bébé sursaute au moindre craquement de parquet 

Vous voilà donc à partir pour de grandes balades en poussette dès 8h du mat' (en pyjama, même si on est en plein mois de novembre). Au bout d'une semaine, les squares et rues à 5km à la ronde n'ont d'ailleurs plus aucun secret pour vous. 
Il vous arrive même de sortir faire un tour de pâté de maison (ou de périph') à 23h pour endormir le monstre. 
Vous passez des nuits à arpenter la maison, en inventant de nouvelles berceuses. 
Vous apprenez à aller aux toilettes et à prendre votre douche en faisant fis des hurlements stridents qui ont remplaçé la radio en fond sonore. 
Vous tentez tous les remèdes : homéopathie, emmaillotage, changement de lait, ostéo, etc., consultez des spécialistes et lisez tous les livres sur le sommeil des bébés. 

Parfois, vous vous énervez et le laissez s'époumoner. 
Parfois (souvent ?), vous craquez et vous pleurez à chaudes larmes (avoir un enfant, c'est que du bonheur, qu'ils disaient). 
Parfois, vous vous résignez et vous finissez la nuit dans le canapé, junior blotti contre votre poitrine. 

Dans certains cas, cet état de fait s'explique très rationnellement (intolérance au lactose, RGO, coliques, angoisse de la nuit qui tombe, etc.). Mais pas toujours. 

La bonne nouvelle, c'est que ça finit (le plus souvent) par s'arranger au bout de quelques semaines/mois (peu d'ados de 15 ans ont besoin d'être bercés avant de dormir le soir). Quand on est en plein dedans on a la sensation qu'on en sortira jamais mais si, si si, on vous promet, ça s'arrange. Et même qu'après, avec le recul, on arrive à se dire que ce n'était pas si long ces quelques semaines/mois. 


PS : Bien entendu, il y a aussi des bébés professionnels. Des qui font des nuits de 12h en rentrant de la maternité, des qui s'endorment paisiblement dans leur coin, des qui peuvent être trimballés sans broncher. 


Mais étrangement, ce sont toujours les bébés des Autres.