Peut-on dire du mal de ses enfants ?

Oui, parce que quand même un enfant (et a fortiori un bébé) c'est mignon hormonalement et génétiquement mais si l'on est un tantinet réaliste c'est pas très pratique globalement.

D'abord ça n'arrive pas avec un mode d'emploi ces trucs là : on comprend pas ce que ça veut, et quand on a compris le quoi, reste encore à élucider le pourquoi :

- "Attends, ça fait une heure que tu hurles/fais la tête/menace de te pendre parce que maman a refusé de mettre un caillou/un escargot/un bâton couvert de mousse dans son sac à main (qui coûte la peau de ton fessier rose et potelé) ?"

Ensuite, ça n'hésite pas à vous vanner dès que c'est en âge de parler :

- "C'est un monstre horrible ? nan, c'est papa (gros sourire auto-satisfait) ! C'est une vache ? nan, c'est maman (gros sourire complice)" [Enfant de 3 ans]

Ca vous inflige en boucle les pires films/séries/dessins animés et ça ne sait pas régler le son tout seul. Au passage, j'attire l'attention des studios Disney sur le fait qu'ils feraient moins les malins s'ils devaient regarder en boucle ce qu'ils produisent.

Ca vous coûte une blinde : ça change de taille tous les 6 mois, c'est super snob ["oh c'est pas des Geox, c'est naze !" - Enfant de 8 ans...], ça fait des études jusqu'à 25 ans, ou pire, ça glande sans boulot à vie et il faut les entretenir

Ca vous réveille en pleine nuit parce que ça a faim/peur du noir/fait un cauchemar/envie d'un câlin... et/ou ça se réveille aux aurores

Ca ne sait pas s'occuper tout seul plus de 30 secondes, ni passer plus d'une minute sans faire une connerie (mettre les doigts dans la prise/dessiner sur votre dernier sac Prada/se jeter du haut du lit superposé pour tester les lois de l'apesanteur)

Donc, on peut (et on doit si l'on veut rester sain d'esprit et tolérable pour la communauté des potes qui eux ne trouvent pas votre rejeton si beau/extraordinaire que ça et qui en plus n'ont aucune raison de s'extasier devant son dernier caca/collier en pâtes/...) :

- ne pas être un parent fusionnel aveuglé par l'admiration et l'amour ;

- dire non à son enfant quand il fait un caprice ;

- se plaindre d'eux en termes choisis ;

- cafarder leurs frasques à nos potes ou sur le réseau social de notre choix ;

- leur attribuer des sobriquets honteux (patatouillon, grognassonne, pétasson, fifrelin printannier, crapaud des bois,...)

Et en profiter tant qu'ils ne peuvent pas vraiment répondre